Le terme est désormais bien connu et ancré pour toute personne travaillant dans le secteur du bâtiment. Le BIM ou Building Information Modeling définit l’ensemble des méthodes et outils utilisant la digitalisation pour le développement et le fonctionnement de bâtiments ou infrastructure.
Les états-unis sont précurseurs de cette terminologie dès les années 80 puis les années 2000 ont été l’essor fulgurant notamment avec le développement de logiciels grâce à Autodesk, Bentley System ou Graphisoft.
Les acteurs sont nombreux et l’invention du BIM ne résulte pas d’une seule unique personne. L’essor des nouvelles technologies et la volonté de quitter du dessin 2D traditionnel a poussé les générations d’architectes et d’ingénieurs à créer de nouveaux outils.
De nos jours, le BIM désigne bien plus qu’un simple logiciel de dessin 3D, mais une plateforme de données informatiques permettant de centraliser l’ensemble des données techniques de tous les corps d’état du bâtiment. Ces données paramétriques favorisent la collobaration et sert de base de données pour le cycle de vie complet de l’objet.
Quels métiers sont impactés?
Tous les métiers dans la branche du bâtiment, sans exception, sont impactés. Si certains métiers ne le sont pas encore, ils le seront tôt ou tard. Les projets de construction neuves occupent la première place des projets BIM (85%), suivis des projets de rénovation ou réhabilitation (77%), selon les résultats de l’étude Autodesk réalisée en 2018.
Bien sûr les planificateurs tels que les architectes, ingénieurs sont les premiers impactés par cette méthode de travail. Néanmoins cela touche également les expertises tels que la sécurité incendie, les autorités délivrant les permis de construire, la maitrise d’ouvrage, les investisseurs, les services d’exploitation mais aussi les fabricants. Le BIM est une garantie pour une meilleure conception du projet et également pour une meilleure communication tout au long des étapes depuis la conception jusqu’à la réalisation.
De part sa visualisation 3D détaillée de chaque corps de métiers, la maquette BIM garantie une transparence et une compréhension rapide du projet. Le travail sur une seule et même plateforme pousse les collaborateurs à communiquer d’avantage, ce qui permet de faire évoluer la conception de la manière la plus optimale possible.
En raison de cette transparence, la phase conception sera développée jusqu’à un stade beaucoup plus avancé que dans un projet standard. Les risques et aléas de chantier seront minimisés lors de la phase de construction.
On peut considérer que mis à part la visuation 3D c’est à la fois un tableau de données permettant une prise de décision plus fiable. La maquette BIM peut intégrer la typologie des matériaux et produits (fabriquant, propriétés physiques, durée de vie), ainsi que les calculs de dimensionnement, les résultats de simulation thermiques ou de flux, des informations de coûts travaux.
Pourquoi choisir le BIM?
Pour le planificateur, les coûts associés au BIM nécessitent souvent des frais de départs importants, comprenant entre autres les coûts d’achats pour les logiciels, des matériels informatiques performants, des coûts de formation et d’apprentissage. A cela il ne faut pas oublier les coûts de gestion de projet qui font suite à l’ajout de fonctions nouvelles pour assurer le développement du projet.
Ces investissements représentant souvent 20 à 30% du rendement peuvent par la suite être compensée par une productivité augmentée ou pour par des nouvelles prestations de service.
La collaboration à distance est facilitée et l’éloignement géographique n’est plus un problème pour les équipes projets. Avec cette méthode la créativité et les recherches d’optimisation sont poussées au maximum. Il ne faut pas négliger que cela implique plus d’exactitude dans les études et une phase de développement de projet plus longue et donc coûteuse. Pour la maitrise d’ouvrage le BIM apporte une exactitude des données plus grande et permet même de réaliser des simulations énergétiques permettant parfois de réduire des coûts d’exploitation importants. Enfin le BIM est un gage de la qualité de la coordination spatiale pour la phase chantier. Les erreurs de coordination peuvent être réduites entre 70 et 95% selon le degré de détails demandé. Le visuel de la maquette BIM permet de rassurer le client et à la fois de prendre des décisions plus aisément.
Comment favoriser son implémentation?
Tout projet BIM doit avoir des règles de jeu bien définies, des joueurs collaboratifs et un maitre du jeu.
L’interopérabilité des logiciels doit être clarifiée ainsi que les processus de travail que ce soit pour de l’open BIM ou du closed BIM. Les cycles de modélisation ou de modification dans la maquette doivent être définies au préalable et de manière contractuelle, tout comme le degré de détail d’information et de géométrie qui est souhaité être apporté. Ces données sont désormais encadrées par différentes normes, comme l’ISO 19650.
Le manager BIM du projet doit s’assurer de la bonne mise en place de ces règles de travail et des documents administratifs et de la bonne exécution de ces processus par l’ensemble des partenaires. Le coordinateur BIM du projet est chargé de la compilation adaptée à tous les corps d’états et que la coordination spatiale soit garantie. Il sera responsable de réaliser des vérifications de collisions globales pour les corps d’état.
Il ne faut pas perdre de vue qu’un projet est vivant et l’est d’autant plus avec la méthode BIM, par conséquent les documents BIM définissant la méthode de travail sont à mettre à jour selon les phases d’évolution du projet.
Mlle Caroline HABAYE