La parité dans les entreprises est parfois difficile à respecter, surtout dans les postes de direction. Outre parfois la mauvaise volonté de certaines entreprises, on peut aussi y ajouter des activités où les femmes sont moins représentées. Les sociétés d'ingénierie et d'informatique sont souvent montrées du doigt pour leur manque d'égalité entre les femmes et les hommes. Une des raisons principales et l'écart entre le nombre d’étudiants femmes et hommes dans les filières informatiques et d’ingénieries. Les grandes écoles d'ingénieurs, malgré des progrès significatifs restent fortement masculines.
Si l'on regarde de plus près, les écoles de commerce atteignent la parité avec 50% d’étudiantes en 2021 (contre 48,9% en 2019). De leur côté, les écoles d’ingénieurs n’accueillent que 32,8% d'étudiantes sur leurs bancs, un chiffre qui plafonne depuis 2019.
Il y a néanmoins un secteur où la parité semble progresser régulièrement, il s'agit des cabinets d'avocats. Même s'il reste encore du chemin à parcourir.
Car oui, les cabinets d’avocats ne sont pas encore parvenus à une égalité parfaite. Pourtant l'enjeu est de plus en plus important pour les plus grands cabinets d’affaires, et plusieurs en ont fait un objectif majeur.
Ainsi, des cabinets comme Clifford Chance a un objectif de 40% de femmes associées d’ici 2030 et Baker McKenzie s’est lui fixé un objectif de 40% de femmes associées d’ici 2025.
Pourquoi la parité est-elle devenue un enjeu de plus en plus important pour les cabinets d’avocats ?
Un regain de féminisme les aurait-il piqués ?
La parité est devenue d'un point de vue économique, un avantage concurrentiel pour les cabinets d'avocats. La raison en est simple, les directions juridiques (clients et interlocuteurs des cabinets d'avocats) comptent de plus en plus de femmes, souvent sensibles à l’égalité hommes-femmes et cela impacte leur collaboration avec les cabinets. C'est d’autant plus vrai que 30% des femmes avocates quittent la profession durant les 10 premières années d'activité (Rapport de Kami Haeri 2019, 20% des avocates quittaient la profession au bout de 5 ans, contre 7 ans pour les hommes.) pour s’orienter majoritairement vers des postes au sein des directions juridiques.
On comprend pourquoi les cabinets ont bien saisi l'importance de la parité. Ils pourraient bénéficier de 10% de dépenses supplémentaires de la part de leurs clients, selon une étude menée en 2020 par Thomson Reuters et Acritas. Il est donc stratégique pour les cabinets de s’intéresser à la parité, tant pour des problématiques RSE que pour se démarquer des concurrents.
Certains grands cabinets sont devenus de véritables exemples pour la parité. Nous avons la chance à WWIRE d'entretenir depuis de nombreuses années des relations amicales avec Silke Nadolni, avocate associée, responsable du département Immobilier chez LPA-CGR. Nous avons pu ainsi échanger avec elle sur la parité du cabinet au sein duquel elle exerce.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes
Chez LPA-CGR, la parité est respectée chez les associés ainsi que dans les différents organes de direction (Directoire, Responsables de département, Codir). Le cabinet compte 70% de femmes au sein du département immobilier.
66,7% d’associées femmes 89% de counsel femmes 66,7% de collaboratrices
Comme le souligne Sidonie Fraîche-Dupeyrat, Présidente du directoire chez LPA-CGR - cela c’est fait très naturellement et depuis toujours.
Ce qui est plutôt une belle performance quand on sait que, les femmes représentent 37,99% des associés et 64,13% des collaborateurs dans les cabinets parisiens (Chiffres du barreau de Paris). D’après le baromètre Décideurs, le pourcentage de femmes associées dans les cabinets d’avocats d’affaires français est passé de 24,6% en 2012 à 32,6 % en 2018.
Les avocates parisiennes perçoivent en moyenne 50% de rémunération de moins que leurs confrères hommes, et ce alors même qu’elles travaillent quasiment toutes à temps plein.
Donc on est très fiers de nos amies de LPA CGR classées dans les trois premiers cabinets d'avocats français en matière de parité par le magazine Décideurs.
Mlle Caroline HABAYE