Depuis 2011, suite à la loi relative à la féminisation des conseils d’administration et des conseils de surveillance, la réglementation impose un taux de 40 % de femmes au sein des conseils des entreprises de plus de 500 salariés (et de plus de 50 M de CA). La plupart des sociétés auraient aujourd’hui atteint ce seuil de 40 % exigé par la loi et pour 30 % d’entre elles, le pourcentage serait même supérieur à 50 % et pour certaines on atteindrait les 60 %.
À regarder de plus près, on constate également que les profils des hommes et des femmes dans les conseils d’administration sont assez identiques. On remarque des similitudes en matière de qualifications et de parcours professionnels. Fort de ces observations encourageantes, la question est : les femmes ont-elles une approche spécifique en matière de RSE au sein des conseils d’administration ?
La réponse est affirmative, la présence de femmes dans les conseils est bénéfique aux enjeux de RSE. Certaines recherches observent même que le rapport de RSE (rapport de performance extrafinancière) est de bien meilleure qualité lorsque le conseil est constitué d'au moins trois administratrices. D’où l’importance de la présence des femmes dans les conseils d’administration, pour celles et ceux qui en doutaient !
Ainsi la sensibilisation des femmes pour les valeurs RSE leur permettrait de relever plus facilement ces défis et de contribuer de manière plus active aux changements sociétaux.
En matière environnementale notamment, plusieurs études le démontrent, les femmes sont plus préoccupées par ces questions que les hommes. Aux États-Unis par exemple, les femmes sont un peu plus nombreuses (17% de plus que les hommes) à considérer le réchauffement climatique comme un problème majeur. Cette différence se réduit dans les pays européens, mais elle reste présente. En Allemagne, on note que 90% des femmes considèrent le réchauffement climatique comme un sujet préoccupant et primordial, les hommes sont d’accord avec cette proposition à... 84% !
Sur un ensemble de questions relatives aux problèmes environnementaux, on observe, quasi systématiquement, que les femmes sont soit plus intéressées, soit plus préoccupées, soit se sentent plus directement concernées.
Pour conclure, des analystes suggèrent que les femmes dirigeantes seraient également meilleures en période de crise que les hommes. Cela pourrait être interprété comme une bonne nouvelle. Mais ça sous-entendrait que les femmes dirigeantes seraient moins bonnes en période de croissance pour faire du profit. Alors, méfions-nous des raccourcis un peu trop simplistes qui non seulement laisseraient entendre que les femmes sont moins performantes pour le business, mais que les sujets de RSE ne seraient pas compatibles avec la croissance des entreprises.
Mlle Caroline HABAYE